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Julien Neel / Blog

Article "vibrations" 2006

"La musique de Julien Neel est un appel à l'imaginaire, un fil d'argent tissé vers les strates les plus élevées de l'âme humaine. " déclarait Mark Mothersbaugh après avoir assisté à la pièce " Fruits, animals, ten small dots and more fruits" au festival de musiques nouvelles de Birmingham en février 2004. Et c'est effectivement une façon élégante de définir le travail de ce jeune artiste franco américain qui commence à faire parler de lui des deux cotés de l'Atlantique. Difficile de coller une étiquette à celui qui se définit lui même comme une "grosse barrique un peu molle pleine de sons et de fureur". Comment en effet trouver une cohérence entre ses étranges musiques de scènes pour la compagnie Berlinoise "Vergnügen", ses prestations live qui démontrent une virtuosité instrumentale hors du commun, sa démarche folk/punk au sein de "Cum Toast", le duo qu'il forme avec le performeur Jean-Luc Deglin ? Peut être faut il justement chercher la cohérence dans cette apparente incohérence. L'ordre dans le désordre ... Etonnant de la part de ce grand jeune homme timide, qui mène en parallèle une anecdotique carrière d'auteur de bande-dessinée, art de la mise en forme si il en est. La tête légèrement penchée vers la gauche, il se justifie à ce propos " C'est le métier qui m'a semblé le moins contraignant , qui me permettait de gagner honnêtement ma vie tout en me laissant un maximum de temps libre pour la musique.". Et puis il éclate d'un grand rire franc, plaque une suite d'accords sur son instrument qu'il illumine de sa voix cristalline et la magie opère : Une enfant qui passait par là se met à danser, les yeux mi-clos, instantanément propulsée dans le monde imaginaire de l'artiste. Qui sait ce qu'elle entrevoie derrière ce merveilleux chaos ? Qui sait ce que ces fragiles harmonies renvoient en chacun de nous ? Il est de rares musiciens devant lesquels le chroniqueur musical ne peut que déposer les armes, reboucher son stylo et se laisser aller simplement au plaisir intérieur de l'écoute. Et Julien Neel est de ceux là. Stephen Crawley, "Vibrations" Octobre 2006 (Merci à Claude Pointieu pour la traduction)